Actualités Lettres Uncategorized

Objet : Menaces et répression de citoyens français en France exercées par les représentants de la République islamique

 

Madame Elisabeth Borne,

Première ministre

 

Paris, le 06/01/2023

 

Objet : Menaces et répression de citoyens français en France exercées par les représentants de la République islamique

 

Madame la Première ministre,

 

Nous tenons tout d’abord à vous remercier chaleureusement pour le soutien précoce que vous avez apporté au mouvement « Femme, Vie, Liberté » lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, portant sur l’action de la France visant à faire cesser la répression en Iran.

Par la présente, je me permets d’attirer votre attention sur la situation préoccupante des membres de l’association Iran HamAva (n° au journal officiel : W751205277) résidant en France et en Europe.

Le mouvement iranien « Femme Vie Liberté » né à la suite de la mort de Mahsa-Jina Amini a largement mobilisé la diaspora iranienne à travers le monde et notamment en France. Les manifestations et autres actions en soutien à ce mouvement se sont multipliées et ces dernières semaines plusieurs membres de notre association ont reçu des menaces explicites des services de renseignements de la République islamique afin de faire stopper leurs activités d’opposition politique sur le sol français.

A ce jour, les membre de l’association de HamAva ont été contactées par des gardiens de la Révolution/ des membres du Gouvernement :

  • M.K,….,
  • M.I,…,
  • S.I,…,
  • S.M,…,
  • Z.R,…,
  • A.I …,
  • S.G …,

Il s’agit de citoyenne française ou de réfugiées politiques dont les parents sont en Iran. Et c’est sur la famille restée en Iran que le régime fait pression en les menaçant d’emprisonnement.

Pour votre complète information et à titre d’exemple sur les méthodes employées par le régime de la République islamique, nous vous relaterons succinctement l’expérience de Mme Massi Kamari réfugiée politique à Paris et de sa famille résidant en Iran.

Mme. Kamari recevait des appels téléphoniques depuis plusieurs jours. Se doutant qu’ils étaient probablement malveillants elle n’y répondait pas. Le 02 janvier 2023 à Téhéran, les gardiens de la révolution ont convoqué la mère de Mme Kamari, l’ont brutalisé et lui ont confisqué son portable pour appeler Mme Kamari à Paris. Pensant que c’était sa mère, elle a répondu à l’appel le 03 janvier 2023. Par chance Mme Kamari a enregistré l’échange téléphonique dont vous trouverez une retranscription en français et en anglais en pièce jointe de cette lettre. transcription-jan2023-fr-eng

Dans cet échange téléphonique, le gardien de la révolution exerce ouvertement un chantage sur Mme Kamari lui ordonnant d’arrêter ses activités politiques si elle ne veut pas que sa famille en Iran soit emprisonnée ou brutalisée. Ceci est un exemple parmi d’autres. De nombreuses personnes en France et plus généralement en Europe sont menacées par les représentants de la République islamique pour leurs activités d’opposition politique tout à fait légales dans les pays démocratiques. C’est une façon de bâillonner l’opposition hors d’Iran que de menacer leur famille restée au pays.

Plus spécifiquement, en ce qui concerne l’association HamAva, depuis le renforcement de sa collaboration avec les opposants politiques à l’intérieur de l’Iran, le régime a renforcé sa répression à l’encontre des familles de ses membres qui sont encore en Iran. Elles font l’objet de pressions, de menaces et de harcèlement croissants. Les documents de preuves de cet harcèlement seront envoyés à la mission d’établissement des faits pour enquêter sur « les violations présumées des droits de l’homme en République islamique d’Iran liées aux manifestations qui ont commencé le 16 septembre 2022 » du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.

Madame la Première Ministre, étant donné la gravité de la situation, je me permets de solliciter une intervention ferme de votre gouvernement auprès de la République Islamique afin que ce régime cesse ses pressions et ses menaces sur la diaspora et leur famille.

Nous sommes à votre disposition pour toutes informations complémentaires que vous jugerez utile d’avoir.

Je vous prie d’agréer, Madame la première Ministre, l’expression de ma très haute considération.

 

Pour l’Association HamAva